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Les termes présentés, ci après , illettrisme, analphabétisme, alphabétisme, compétences de base, français langue étrangère, sont lourdement chargés de sens. Ils portent l'histoire et la culture mais aussi les conceptions des acteurs, leur vision de la société actuelle et en devenir. C'est souvent le contexte ou le choix de communication qui en détermine l'emploi plus que le contenu lui-même.

 


 

Illettrisme

"L'illettrisme qualifie la situation de personnes de plus de 16 ans qui, bien qu'ayant été scolarisées, ne parviennent pas à lire et comprendre un texte portant sur des situations de leur vie quotidienne, et/ou ne parviennent pas à écrire pour transmettre des informations simples.
Pour certaines personnes, ces difficultés en lecture et écriture peuvent se combiner, à des degrés divers, avec une insuffisante maîtrise d'autres compétences de base comme la communication orale, le raisonnement logique, la compréhension et l'utilisation des nombres et des opérations, la prise de repères dans l'espace et le temps, etc.
Malgré ces déficits, les personnes en situation d'illettrisme ont acquis de l'expérience, une culture et un capital de compétences en ne s'appuyant pas ou peu sur la capacité à lire et à écrire. Certaines ont pu ainsi s'intégrer à la vie sociale et professionnelle, mais l'équilibre est fragile, et le risque de marginalisation permanent. D'autres se trouvent dans des situations d'exclusion où l'illettrisme se conjugue avec d'autres facteurs".
ANLCI 2003

 L'illettrisme désigne la situation des personnes ayant été scolarisées en langue française et qui, à des degrés variés, ne maîtrisent pas les compétences de base.
Celles-ci sont aussi appelées "compétences fondamentales", "compétences transversales", "compétences clés"

 

   

 


 

Les compétences de base

Elles regroupent :

  • les compétences linguistiques (oral, écrit, lecture), mathématiques et cognitives (raisonnement logique, repères dans l'espace, dans le temps...),
  • et, à un autre degré, des compétences liées à un niveau d'exigence plus élevé dû à l'évolution de la société : capacité à traiter l'information, à utiliser les technologies de l'information et de la communication, à parler une langue étrangère...

Dans la perspective de l'accès de tous à ces compétences de base, qui se composent de quatre degrés de compétences1, la lutte contre l'illettrisme est "à la base de la base...", car il s'agit de mettre à la portée de tous un socle fonctionnel nécessaire à la vie courante.
Quatre paliers sont définis pour graduer l'avancée vers la maîtrise des compétences de base :
Degré 1 : Repères structurants
Degré 2 : Compétences fonctionnelles pour la vie courante
Degré 3 : Compétences facilitant l'action dans des situations variées
Degré 4 : Compétences renforçant l'autonomie pour agir dans la société de la connaissance

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C'est la non-maîtrise des deux premiers degrés qui caractérise une situation d'illettrisme.

 

 

 

 

 

 

fleche_inter.pngDegré 1 : Repères structurants
Compétences permettant, de se repérer dans l'univers de l'écrit (identification des signes et des mots), dans l'univers des nombres (base de la numération), dans l'espace et dans le temps, de participer à des échanges oraux avec des questions-réponses simples, etc.

fleche_inter.pngDegré 2 : Compétences fonctionnelles pour la vie courante
Compétences permettant, dans un environnement familier, de lire et d'écrire des phrases simples, de trouver des informations dans des documents courants, de donner et de prendre des informations orales lors d'un entretien, de résoudre des problèmes de la vie quotidienne nécessitant des calculs simples, etc.
Les personnes concernées s'acheminent vers la mise en place de savoir-faire d'ordre linguistique, cognitif, mathématique, mais ceux-ci sont encore étroitement finalisés sur les situations pratiques de leur vie quotidienne.

Compte-tenu de la variété des contextes, des âges, des causes possibles ou facteurs propices au développement de l'illettrisme, les personnes concernées se trouvent dans des situations variées et le repérage de leurs difficultés est complexe.


 

D'autres situations de non maîtrise de la langue et/ou des savoirs de base sont proches de l'illettrisme.

La France a choisi de distinguer les situations :

  • d'analphabétisme pour les personnes étrangères ou d'origine étrangère n'ayant jamais eu l'occasion d'apprendre un code écrit dans aucune langue (déf : GPLI2 en 1995 (JM Besse, B.Falaize, F.Andrieux).
  • de Français Langue Etrangère (FLE), pour les personnes ne maîtrisant pas la langue française, mais scolarisées dans leur pays d'origine (quel que soit leur niveau de compétences de base).

 

Analphabétisme

Les organisations internationales vont, elles aussi, vers une approche globale, en évitant de distinguer plusieurs "sortes" d'alphabétisations. Dans ce contexte les mots "alphabétisation", "alphabétisme", "alphabètes" et "analphabètes" sont donc des termes de référence pour la plupart des pays.
En 1958, l'UNESCO donne une première définition de l'analphabétisme fonctionnel qui se rapproche de celle de l'illettrisme mais sans faire référence au critère de scolarité.
"Est fonctionnellement analphabète toute personne incapable de lire et d'écrire, en le comprenant, un exposé simple et bref de faits en rapport avec sa vie quotidienne"
En 1978, l'UNESCO élargit le champ de compétences et augmente le niveau d'exigence en l'étendant à l'autonomie dans la cité ainsi qu'au développement personnel et social. Elle choisit de parler d'alphabétisme (situation à atteindre) et de personne alphabétisée plutôt que d'analphabétisme (mise en évidence d'un déficit) et de personne analphabète.
"Est fonctionnellement alphabétisée toute personne capable d'exercer toutes les activités pour lesquelles l'alphabétisation est nécessaire dans l'intérêt du bon fonctionnement de son groupe et de sa communauté et aussi pour lui permettre de continuer à lire, écrire et calculer en vue de son propre développement et de celui de sa communauté"

Si dans ces différent cas, il y a bien une absence ou une insuffisance de la capacité à lire et à écrire en langue française, les causes du problème, le vécu des personnes et les modalités d'accompagnement diffèrent. Ainsi est née la lutte contre l'illettrisme qui s'est développée à côté de la politique de formation linguistique des migrants.

 


 

Illectronisme


L’« illectronisme » est un néologisme né de la contraction des notions d’illettrisme et d’électronique. Il renvoie à la fracture numérique qui selon une étude menée par le syndicat de la presse sociale (SPS) et l’institut CSA concerne près d’un quart des français.
"En considérant ceux qui ne vont jamais sur Internet (12% des Français), ceux qui y vont rarement (moins d’une fois par semaine), et ceux qui y vont mais qui trouvent la navigation difficile, près d’un quart des Français (23%) n’est pas à l’aise avec le numérique, soit près de 11millions de personnes."

Littératie numérique

Pour l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Economique), la « digital literacy » - littératie numérique en français - est « l’aptitude à comprendre et à utiliser le numérique dans la vie courante, à la maison, au travail et dans la collectivité en vue d’atteindre des buts personnels et d’étendre ses compétences et capacités. »
La littératie numérique serait alors la capacité à comprendre et à maîtriser internet, des outils numériques et des technologies de l’information.


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